Approches pédagogiques


ESIEArques en séjour académique à l'étranger, je vous salue!

 

Nous allons prendre cet espace pour parler des différences entre les approches pédagogiques France et hors France. Je baserai mes observations

 

Ceci dit, je ne prétends absolument pas être omnisciente. Si vous avez des interprétations qui dffèrent des miennes, ou d'autres expériences qui contredisent ce qui est dit ici, tant mieux! Je souhaite vivement que ces pages deviennent un espace de débat et de réfléxion approfondie sur les questions interculturelles. A mon sens, cette réflexion est la vraie raison d'être de la mission à l'étranger.

 

Mise en garde:

 

Les remarques qui suivent ne comportent pas de jugement de valeur. Nous parlerons des différences entre plusieurs systèmes, mais il n'est pas du tout question de la supériorité de l'un ou de l'autre. On reste au niveau du constat; on reste au niveau factuel.

 

Approche pédagogique typiquement française:

 

Au fil du semestre, l'enseignant présente un certain nombre de notions qu'il vous aide à acquérir en vous montrant des exemples, en faisant des exercices en classe et en vous donnant des exercices à faire à la maison. Le temps du cours est consacré à la présentation et à l'acquisition des connaissances/compétences. Parce qu'il faut du temps pour acquérir et mettre en pratique des compétences, le nombre d'heures passées en cours est relativement conséquent. L'évaluation de fin de semestre vient valider l'acquisition, et la capacité d'exploitation, des notions abordées en cours. Le projet de fin de semestre peut servir aussi à valider l'acquisition de ces connaissances /compétences.

 

Pendant le semestre, l'enseignant vous remettra parfois une bibliographie. Vous ne serez pas nombreux à aller au CDI consulter les ouvrages listés dans cette bibliographie. Cette non consultation des ouvrages n'aura pas d'incidence négative sur votre résultat en fin de semestre.

 

Voici les principes qui informent cette organisation:

 

 Approche pédagogique rencontrée au Royaume-Uni, en Finlande et aux Etats-Unis: (ESIEArques au Québec, votre expérience cadre-t-elle avec ce qui suit?)

 

 A la première séance du module, l'enseignant expliquera les objectifs que vous aurez à atteindre pendant le semestre. Il se peut qu'il vous remette le cahier des charges d'un projet et une bibliographie. Pour pouvoir réaliser le projet et ainsi valider le module, vous serez amené(e) à acquérir un certain nombre de notions, mais l'enseignant ne présentera pas nécessairement ces notions de manière structurée et progressive en cours. Effectivement, vous aurez peu d'heures de contact avec lui sur le planning.

 

Dans ce schéma-là, l'étudiant français croit que l'approche pédagogique est très "cool" et que lui, il n'a rien à faire. Il n'aura qu'à donner un coup de collier en fin de semestre pour faire ses projets et ça sera bon. De plus, il aura souvent le droit de tutoyer son professeur et de l'appeler par son prénom, ce qui renforce l'impression que le prof est "cool." Alors, là, méfiance! Parce qu'en fin de semestre, vous serez toujours tenu à montrer un résultat.

 

La pierre d'achoppement réside dans le fait que les notions nécessaires à la réalisation du projet ne sont pas présentées en cours. Comment les acquérir? Par un travail personnel qui implique souvent la lecture des ouvrages listés sur la bibliographie. Parfois ces ouvrages sont accessibles à partir d'un portail intranet, mais vous pouvez être quasiment certain que tous se trouveront à la bibliothèque (ou CDI) de votre établissement d'accueil. Dans beaucoup de bibliothèques, les enseignants créent ce qu'on appelle en anglais "reserved reading". Ce sont les ouvrages de base qui vous présenteront les notions nécessaires à la réalisation de votre projet. Ces ouvrages seront regroupés à la bibliothèque dans une salle dédiée qui s'appelle "reserve room." Les modalités d'emprunt pour ces ouvrages seront plus ou moins restrictives. 

 

Voici les principes qui informent cette organisation:

 

Souvent, les modules de Masters ou de doctorat dans les universités anglo-saxonnes ne se réunissent qu'une fois par semaine pour des séances de 2 ou 3 heures, mais la charge de travail personnel pour pouvoir suivre ce qui se passe en cours prend parfois des proportions impressionnantes.